Batard !

Eve était là. Elle n'attendait personne, elle voulait accoucher seule.

elle

- Eve ...

' Putain, t'es partout toi. '
Cracha-t-elle sèchement.

- J'essaie juste de t'aider.

Soufflais-je en me redressant.

' Casse-toi, pauvre con. '

Rétorqua-t-elle, en se couchant, et en commençant à pousser.

- Non.

Dis-je, en redressant peu à peu mes oreilles. Vas-y Eve, accouche, tu es capable.

* Ce mâle est têtu * pensa-t-elle simplement, en plaquant les oreilles en arrière. Puis, elle poussa de plus belle, attendant que le poulain sorte.

Je me couchai à côté d'elle, pour l'encourager, qu'elle le veuille ou non.

' Putain, mais dégage ! '
Cria-t-elle, en le mordant sauvagement à l'encolure, les oreilles plaquées.

- Eve, pousse.

Dis-je, en ignorant la morsure de la jeune.

Elle continua simplement, toujours méfiante. Là, une petite boule sortit.
' Merde '

- Eve ; Regarde ! C'est une magnifique créature !

M'exclamais-je, en regardant la pouliche pie.

' Non. '
Lacha-t-elle, en mordant violemment la pouliche au niveau du garrot.

- EVE !

' Je te l'ai déjà dit, cette pouliche va souffir, autant que moi, et que toi. Il n'y a pas de raison pour qu'elle ne souffre pas. '
Cracha-t-elle, en faisant tomber la pouliche.

Je n'avais pas le choix, cette Eve ne rigolait pas. Je devais sortir l'arme suprême, même si je risque d'y laisser la vie. Je sortis alors ce que je gardais depuis si longtemps. La chaine, des espèces de menottes plus grosses et plus longues que la normale. C'était les hommes qui l'avaient oubliés sur moi. Je passai alors les "menottes" autour de mon tendon, et fis pareil pour Eve.

' 1863 !!!! '
Cria-t-elle, en plaquant ses oreilles, essayant de mordre de toutes ses forces l'acier qui était autour de son membre antérieur.

- Désolé Eve.

Soufflais-je, en expirant.

Elle soupira. Ca servait plus à rien de s'enfuir.

' . . . '

Elle ne savait que dire, et après quelques secondes d'hésitation, elle fondit en larmes, et s'écrasa au sol ~~comme une merde.~~

J'étais ému par son geste. Eve, qui pleure, ça n'arrive pas tous les jours ... Doucement, je me rapprochai d'elle,, lui tendant un antérieur, pour l'aider à se relever. Je souriais, naturellement.

' 1863 ... '
Souffle-t-elle entre deux sanglots. Elle attrapa l'antérieur de l'étalon, et se releva, sans l'ombre d'un sourire. Elle le regardait, avec ce regard si ... Mystérieux.

- Eve, calme-toi...

' Ca y est, je suis ta prisonnière. Fais ce que tu veux de moi, demande moi ce que tu voudras, je te répondrai. ' Répondit-elle, simplement.

Je soufflai. Elle avait changé, en deux minutes.

- Est-ce que tu m'aimes ?

< Cela dépend dans quel degré tu me le demandes. En amitié, non. En amour ... J'espère simplement que c'est réciproque.
Souffle-t-elle en détournant le regard.