Touching the sky [ L ]

Ce n'était que Goodbye, qui essayait d'escalader cette raide montagne. Mais comme il était vraiment plus faible que les autres poulains (à cause de sa maladie), il tombait très souvent. Mais il n'abandonnait jamais, il voulait juste arriver au sommet. Quand il arriva à quelques mètres avant le sommet, il dérapa, et s'accrocha à une branche pas trop solide. S'il tombait, il mourrait, c'était sûr.

Il ferma les yeux, il avait peur ; peur de mourir. Mais un bruit retentit. Sur la défensive, il plaça ses oreilles en arrière, sans les plaquer. Il ouvrit ensuite les yeux, et aperçut une jument grise, qui semblait vouloir l'aider. Il en eut la certitude quand elle lui dit de s’agripper. Ouf, il soupira de soulagement. Doucement, il se hissa légèrement, puis attrapa l'antérieur de la jument entre ses dents. < Merci... Mais je ne vous fait pas mal ... ? Demanda-t-il, en continuant à se hisser, avec peine.

Que faisait-il ? Il ne le savait pas, peut être voulait-il visiter toutes ces terres avant de mourir, et garder le plus facile pour la fin de sa vie ? Oui, c'était sûrement ça, et comme Goodbye ne mentait, jamais ô grand jamais, il se contenta de dire < Désolé, je vois bien que je vous ai fait mal Madame... Sinon, je visitais ces terres, avant de mourir. Ce n'était pas bon pour les petits. Elle avait bien raison, et il n'aurait jamais du s'aventurer ici. Sans elle, il serait déjà mort à l'heure qu'il est.

< En fait, j'ai une grave maladie, qui fait que je puisse mourir à n'importe quel moment ; une chose est sûre je ne vivrais pas toute ma vie. Là, par exemple, je peux mourir. Dit-il, en souriant étrangement. Mais on s'en tape, Goodbye.

Goodbye se mit à gratter le sol, doucement. Il n'était pas encore très stable sur ses pattes, contrairement à tous les autres poulains. < Eh bien, pour être sincère, c'est le premier lieu que je visite. Dit-il en souriant. < Euh, ma mère, elle n'est pas ici non, et tant mieux. Répondit-il plus sèchement qu'avant.

Comment s’appelait-il hein ? Et bien, ce n'était pas sa mère qui lui avait donné un nom, c'était lui même. < Goodbye. Et vous, Madame ? Demanda-t-il avec enthousiaste. Lui aussi, aimait bien cette jument, même s'il ne la connaissais pas du tout. Et pour être très très franc, il avait quand même un peu d'affection pour sa mère.

* Cela faisait bizarre de tutoyer une grande personne * Pensa-t-il pour lui même. Mais il acquiesça, d'un signe de tête, et se mit à fixer l'horizon. Soudain, il leva la tête vers la jument. Il avait remarqué que quelque secondes plus tôt, elle pensait à quelque chose. < A quoi pensais-tu ? Demanda-t-il simplement.

Il sourit doucement, en replaçant son regard sur l'horizon. < C'est un magnifique territoire je trouve! Je suis très content pour toi que tu sois ici. Dit-il, en grattant le sol. < Et tu es sur ces terres depuis longtemps? Demanda-t-il, ignorant la phrase avec sa mère.

< Tu as bien de la chance.

Souffle-t-il, en regardant tous les territoires. Oui, d'ici on pouvait tout voir, c'était drôle. On voyait le territoire Nord, plongé dans la fantaisie et la pureté. Le territoire Sud, avec ces tropiques et ces eaux. Puis enfin, le territoire Ouest, le pire de tous. Mais c'est malheureusement ici qu'il devra vivre sa courte vie.

Goodbye se sentit émerveillé quand la grande et mince jument grise lui proposa de lui faire visiter. Il était déjà heureux à l'idée de visiter ces terres, en compagnie de quelqu'un d'autre.

< Oh oui, je veux bien!

S'éria-t-il, en se retournant, mais voulant tout de même passer derrière Kabylie pour descendre. Au moins, si il tombait, il tombait sur elle.

Il sourit, puis descendit à son tour, très lentement mais sûrement. Quand il vit la jument déraper, son cœur battit plus fort que la normale. Il avait peur pour elle, il aurait bien voulu la sauver, mais il ne pouvait pas bouger, à cause de la peur qui l'emportait. < Madame...! Ça va ? Demanda-t-il un peu bêtement, oui, mais le cœur y était.