Rêve de la brume (libre)

Eve rigola de plus en plus, c'était trop drôle pour elle. < Oh je vois! Madame est un ange tombé du ciel. Ben, si tu veux faire une bonne action, je te le laisses ce petit. Lance-t-elle en donnant un énorme coup de tête au petit blanc, qui roula presque sous la jument baie. Le petit était terrifié, et tremblait de peur.

Elle ricana, une énième fois. Cela devenait fort angoissant. Elle reprit le poulain, et le laissa dans la neige, froide. Il était couché, là. Il avait froid, et tremblait. < Très bien,ce petit vivra seul, c'est donc son destin. Un rictus s'échappa.

Elle arracha une branche, d'un arbre mort, et la pointa vers la ponette , les oreilles plaquées en arrière. Puis, elle observa le poulain, qui se releva lentement ; il semblait se diriger vers l'inconnue baie. < Oh, comme c'est touchant..! On dirait une relation mère fils. Cracha-t-elle, en rigolant encore et encore. Elle lacha alors son baton qui arriva pile sur la croupe du poulain, qui, effrayé se réfugia derrière la ponette. < C'est trop mimi!

Mais elle n'arrêta pas pour autant de rigoler, oh bien au contraire. Elle intensifia ses rires, ses moqueries. Mais rapidement, elle tourna le dos, mettant la queue en panache, et marchant droit. Elle commença à s'en aller. < Je te laisse le choix. Lance-t-elle, ricanant sournoisement...

< Soi tu adoptes cette petite chose sans interêt, avec une grave maladie, qui peut mourir d'un moment à l'autre.

Elle souffla avant de continuer son discours, assez sérieux pour une fois.

< Soi tu le laisses crever à petit feu.

Ah non, la voilà qui se remet à délirer toute seule.

Elle sourit, puis commença à partir, fière de son coup. Mais que dira 1863 ? De toutes façons, elle se fichait de son avis. Peut être une troisième saillie aura lieu ? Sûrement, vu le caractère de Loading...

[Out pour Eve]

Le petit poulain cremello était toujours derrière la ponette baie, il savait très bien que ce n'était pas sa mère, mais ne se doutait de rien. Il était encore innocent, et ne comprenait rien à la vie... Pour l'instant.

Il avait peur. Terriblement peur. Mais au juste, peur de quoi ?

< Goodbye.

Souffle-t-il, se retenant presque de pleurer. Il avait terriblement froid, et terriblement faim aussi. Il était recroquevillé en deux, il était triste. Triste d'avoir vu sa mère l'abanonner, comme ça, sans même un au revoir. Peut être ne la reverrait-elle jamais ? C'est sûrement le cas, mais au moins, son père sera là. Du moins, il l'espérait.

Il essaya de marcher, mais ses membres tremblaient à cause de la neige, mais aussi à cause du sang qui coulait le long de son ventre. < Elle est partie où, Maman ? Demanda-t-il, en regardant au loin. Rien, Eve était déjà partie depuis un bon bout de temps.

< Oh, alors, on a décidé de s'en occuper ! Affirma-t-elle, en marchant aisément vers la ponette.

Eve siffla longuement, avant de répondre de sa voix suraigüe. < J'ai réfléchi, et je me suis dit que ce n'était pas TON job, mais le mien. Oh, pour une fois l'alezane avait dit quelque chose d'intelligent. Elle se dirigea alors vers le cremello, l'attrapa de ses dents, puis le souleva sous les yeux de la baie, en ricanant bêtement?

Le poulain demeura silencieux, puis se mit à téter le lait chaud de la femelle, qui, étrangement se laissa faire. Mais... Pour la suite, ça allait sûrement changer. Ensuite, elle renversa la tête en arrière, de façons à voir la jument, la crinière pendant dans le vide. < Madame n'est pas trop déçue ? Haha.

La jument pouffa de rire aux dires de la baie. < C'est ça ouais, cause toujours. Répliqua-t-elle, en prenant la peau du poulain dans le dents. Elle le traina alors derrière elle, et les dents de la jument commençaient sérieusement à s'enfoncer dans la chair du petit.